Le docteur Vittoz
Qui était le docteur Vittoz ?
Après des études à Lausanne, puis à Genève, il devient interne puis chef de clinique. Dans cette période, il souffre de difficultés personnelles, c’est alors le début de ses recherches pour établir une méthode de guérison pour les « nerveux ». Il pratique un moment l’hypnose, mais cherche avant tout à responsabiliser ses malades et à ce qu’ils obtiennent une guérison définitive. Il met alors au point sa méthode pour guérir les « nerveux » à partir de la prise des vibrations émises par le cerveau.
Après de longues recherches, Il s’est engagé sur la voie de fortifier le conscient, considérant que, chez le psychasthénique, le conscient avait perdu sa capacité à maintenir l’équilibre avec l’inconscient, qu’il avait perdu la maîtrise de sa vie.
Voici la définition du psychasthénique que donne le philosophe Emmanuel Mounier (1905/1950) :
« Pathologie caractérisée par des troubles psychiques (absence d’attention, impuissance à agir, manque de résolution, doute permanent, perte progressive du sens du réel) accompagnés généralement de troubles physiques (angoisse, manque d’appétit, insomnie, céphalée et algies diverses) ».
Sa méthode a donc pour objectif de cultiver la présence, l’attention, la Volonté et l’enracinement dans le réel.
Il a acquis une grande notoriété en se mettant au service des malades avec simplicité et dévouement. Il a élaboré une grille d’exercices et une progression dans le travail que nous ont transmis ses élèves et qui nous servent de référence. Il a beaucoup pratiqué, mais peu écrit.
Il est décédé le 10 Avril 1925 après avoir formé de nombreux praticiens qui ont eu à cœur de transmettre cette méthode de génération en génération jusqu’à aujourd’hui.
Son environnement
En effet, beaucoup de précurseurs ont vécu à cette époque, S. Freud (1856-1939), inventeur de la psychanalyse. C.G.Jung s’en démarque un peu plus tard (1875/1961) créant la psychologie des profondeurs...
La démarche du Dr Vittoz était axée sur la guérison des psychasthéniques, mais pour tous, la pratique des exercices sera un chemin pour retrouver une qualité de présence et un enracinement dans l’ici et maintenant.
Des méthodes de soin ont vu le jour comme F.M.Alexander (1874/1947) qui met au point une rééducation posturale, W.Bates(1860/1931),ophtalmologiste, à l’origine d’une rééducation des yeux.
La démarche de R. Vittoz était axée sur la guérison des psychasthéniques par la rééducation des fonctions du cerveau. Sa méthode consiste à proposer des exercices pratiques en fonction de la problématique de la personne, qui va les utiliser, se les approprier jusqu’à ce qu’ils lui deviennent naturels. Il acquerra ainsi « les moyens de se guérir lui-même » selon l'expression du Dr Vittoz.
« Il ne s’agit pas simplement de corriger les idées fausses, mais de corriger le fonctionnement du cerveau lui-même. Les idées et les sensations sont le résultat d’un tel fonctionnement.
Pour le Dr Vittoz, la rééducation de l’organisme humain est comme l’accordage d’un piano. Cela doit être fait d’abord, avant tout essai de modifier les idées de la personne. De même que les fausses notes, les idées fausses disparaissent lorsque l’instrument devient normal » disait Olive Brown.
Quelques citations inspirantes du docteur Vittoz
La RÉCEPTIVITÉ absolue, c’est être en contact avec tout ce qui vous entoure.
La RÉCEPTIVITÉ fait voir le grand ensemble, le détail ne sera connu que par la concentration sur un point.
Avoir conscience d’un acte, ce n’est pas le penser, mais le sentir.
La Concentration, c’est l’assimilation de ce qui est perçu par la réceptivité.
La vraie fatigue est un sentiment agréable.
La fatigue nerveuse est accablante et pénible.
La Volonté est l’épanouissement d’une énergie qui est en nous.
Sentez votre faiblesse, mais ne vous découragez pas : il faut tomber pour remonter. Aucun effort n’est perdu.
On prépare l’avenir en vivant chaque minute du présent aussi parfaitement que possible.
Le sentiment d’être pressé est morbide ; il faut seulement vouloir agir vivement : et agir vite, c’est faire des gestes nets et précis. Ce n’est pas le travail qui fatigue, mais la manière de le faire.
Ne pas douter de soi-même ; si cela ne réussit pas, tant pis ; cela réussira mieux la prochaine fois..
La guérison peut arriver d’un jour à l’autre. Être sincère, ne pas douter, c’est tout.
Extraits du livre : Dr Vittoz : notes et pensées